
Colloque national sur la gestion des risques de corruption dans la gestion des carburants au sein des entreprises de transport public routier de voyageurs
Le Ministre des Transports, Monsieur Rachid Amri a inauguré, ce vendredi 4 juillet 2025, le Colloque national sur la gestion des risques de corruption dans la gestion des carburants au sein des entreprises de transport public routier de voyageurs.
Ce colloque est organisé par le Ministère des Transports, sous l’égide de la Présidence du Gouvernement, en collaboration avec le Centre régional pour la promotion de l'intégrité et la lutte contre la corruption relevant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Ont pris part à cette rencontre l’ensemble des chefs de structures du Ministère des Transports, les présidents-directeurs généraux des entreprises et établissements publics sous tutelle, des représentants des services concernés de la Présidence du Gouvernement ainsi qu’un certain nombre d’acteurs majeurs du secteur.
Les principaux messages contenus dans l’allocution de Monsieur le Ministre des Transports :
- Souligner l’importance stratégique du secteur des transports, dans toutes ses composantes, en tant que véritable artère de l’économie nationale et moteur principal de l’ensemble des secteurs vitaux, en particulier les secteurs productifs. Le transport joue un rôle déterminant dans la croissance des exportations, la création d’emplois, l’amélioration du climat des affaires, la valorisation de la position géostratégique de la Tunisie et la réalisation d’un développement équilibré et inclusif.
- Mettre en exergue la priorité absolue accordée par Monsieur le Président de la République, Maître Kaïs Saïed, au secteur des transports, à travers son appel constant à sa reconstruction conformément aux principes constitutionnels, de manière à en faire un pilier de l’État social et un champ d’exercice de la planification ascendante, notamment dans le cadre du Plan de Développement 2026-2030 pour les transports et la logistique. Ce plan vise à restructurer les entreprises drainant les finances publiques et à renforcer leur gouvernance et leurs performances.
- Insister sur la nécessité de trouver des solutions structurelles, concrètes et réalisables, fondées sur des programmes opérationnels basés sur des indicateurs de performance, en soulignant l’importance de compter sur des ressources humaines engagées et responsables, pleinement investies dans le processus de libération du secteur de toutes les formes et causes de corruption. Ceci est d’autant plus crucial que le secteur est confronté à des défis financiers, d’infrastructures et de consommation énergétique, nécessitant une gestion fondée sur les principes de responsabilité, d’efficacité et d’amélioration continue.
- Mettre en lumière l’importance que le Ministère des Transports accorde à la gouvernance et à l’amélioration des performances de ce secteur à travers la modernisation des outils de régulation, l’activation des mécanismes de contrôle et d’évaluation, ainsi que la révision des cadres juridiques. À cet égard, les travaux de révision de la loi n°33 de l’année 2004, relative à l’organisation du transport terrestre, sont finalisés, en attendant son adoption, tout en veillant à ce que ses dispositions soient en phase avec les évolutions technologiques, environnementales et énergétiques actuelles.
- Réaffirmer l’importance d’adopter des approches axées sur la transparence, la consolidation de la culture d’intégrité, tout en veillant à l’implication des différents acteurs dans l’élaboration des politiques et programmes publics dans le domaine des transports, ainsi que dans le suivi de leur mise en œuvre. Le secteur participe activement aux différentes initiatives régionales et internationales en la matière.
- Rappeler que le secteur des transports en Tunisie représente la part la plus importante de la consommation énergétique nationale, avec environ 36 % de l’énergie finale consommée, dont 90 % est dédiée au transport routier. Cette situation a conduit l’État à adopter plusieurs programmes et mesures législatives et réglementaires visant à rationaliser davantage la consommation énergétique, en particulier face à la baisse de la production nationale de pétrole et à la flambée continue des prix mondiaux des hydrocarbures.
- Mettre en avant les engagements de l’État pour faire évoluer le secteur vers un transport propre et durable, notamment par l’introduction des bus électriques dès 2026, à l’image de ce qui se fait dans la plupart des pays du monde, et en développant le transport ferroviaire des personnes et des marchandises, qui présente des avantages en termes de coûts et d’efficacité énergétique.
- Saluer les efforts de l’équipe de travail qui a élaboré un plan opérationnel comportant des mesures correctives et des mécanismes destinés à traiter les risques prioritaires, à éliminer les sources de corruption et à réduire les interventions humaines dans la gestion des carburants.
Ce plan opérationnel repose sur trois axes fondamentaux :
- L’axe organisationnel et structurel : il consiste à mettre en place des mesures correctives pour remédier aux risques découlant des défaillances structurelles dans le processus de gestion des carburants ;
- L’axe procédural : il porte sur la définition des responsabilités et la clarification des procédures nécessaires pour établir des mécanismes de contrôle réduisant l’intervention humaine ;
- L’axe des équipements et des systèmes informatiques : il prévoit l’acquisition et l’installation de dispositifs technologiques permettant de prévenir les risques (sondes électroniques, distributeurs automatiques de carburant, systèmes de télésurveillance, puces d’identification automatisée, système de gestion énergétique, système d’aide à l’exploitation, etc.), le tout intégré dans un système d’information interconnecté.
- Appeler à accélérer la mise en œuvre de ce plan en sélectionnant une entreprise publique de transport routier de voyageurs pour piloter la phase d’expérimentation de ce projet, avec l’appui de l’équipe de travail et des experts du Centre régional pour la promotion de l'intégrité et la lutte contre la corruption dans les pays arabes, relevant du PNUD.
- Exprimer la gratitude envers le Programme des Nations Unies pour le développement pour son soutien constant à l’équipe du projet de gestion des risques de corruption dans le secteur des transports, et souligner l’engagement du Ministère à élargir les domaines de coopération à travers l’adhésion à de futurs projets axés sur la gouvernance, la prévention de la mauvaise gestion et de toutes les formes de corruption, afin d’accompagner la transition vers un système de transport plus performant, durable, générateur de développement équitable et moteur des efforts nationaux de réforme et de progrès.