« Il est urgent d’accélérer la gouvernance, de concrétiser les réformes et d’achever graduellement les projets structurés sans perturber le service public »

Au cours d’une séance d’audition tenue mardi 24 novembre par la Commission de l’Agriculture, de la Sécurité alimentaire, du Commerce et des Services y afférents relevant de l’ARP, le ministre du Transport et de la Logistique, Monsieur Moez Chakchouk, a souligné l'importance d’effectuer un diagnostic permettant de définir des objectifs et des politiques adéquats, et de trouver des solutions appropriées aux défaillances du secteur du transport et de la logistique qui représente 7% du PIB, contribue aux investissements totaux avec 15% et fournit 170 000 emplois directs, dont 40 000 sont dans le secteur public.

Le ministre a estimé qu’il est urgent d’accélérer la gouvernance, de concrétiser les réformes et d’achever graduellement les projets structurés sans perturber le service public pour faire face à cette crise structurelle aiguë dont souffre le secteur. Il a aussi recommandé d’adopter des politiques publiques efficaces pour le financement des services public et une nouvelle approche tarifaire adaptée à la hausse du coût appelant par la même occasion à la numérisation du payement.

Dans le même contexte, Monsieur Moez Chachouk a jugé important de mettre en place une politique d’emploi efficace et d'activer le partenariat PPP, à l'instar des pays développés en la matière, notant que le ministère est entrain de concrétiser 14 projets de PPP. Il a également appelé à la mise à jour du système législatif et réglementaire pour renforcer la sécurité routière dans notre pays, indiquant que la présentation d’un projet révisant le code de la route demeure une priorité absolue dans le plan d’actions du ministère pour 2021.

D’autre part, Le ministre a souligné les répercussions de la situation internationale et régionale sur les secteurs aérien et maritime en Tunisie, et à cet effet, il a incité à prendre en considération la spécificité de l’activité de TUNISAIR et de la CTN dans un environnement concurrentiel, et ce, en leur favorisant la flexibilité de gestion et l’instauration d’un mode de gouvernance approprié à un marché mondial marqué par une baisse au niveau du taux de change et une augmentation continue au niveau des coûts de production.

Par ailleurs, le ministre du Transport et de la Logistique a ajouté que la pandémie « COVID 19» a aggravé la situation financière au sein des entreprises publiques malgré les efforts déployés pour la rétablir, et ce, en raison de la régression significative de l’activité (aérien et maritime), la baisse du prix de change et le coût élevé de la production.

Durant les dix premiers mois de 2020 et par rapport à la même période de 2019, le ministre a affirmé que l’activité du transport maritime de passagers a diminué de 60%, et l’activité du fret a diminué de 4 %. Il en était de même pour le secteur aérien qui a connu une régression de 75,2% au niveau du trafic des passagers et de 16,9 % au niveau du fret aérien.

En effet, le ministre a avancé que le fret aérien est considéré comme une solution parfaite à la crise en cours, appelant au développement des investissements dans ce domaine, compte tenu de la tendance mondiale.

Quant au transport terrestre, le ministre a annoncé que, suite à la pandémie COVID 19, la SNCFT a enregistré des pertes d’environ 9,3 MD. De plus la TRANSTU a également enregistré des pertes d’environ 9,6 MD, un chiffre qui pourrait atteindre 14,8 MD d'ici fin 2020.

Valorisant sa contribution à la promotion économique et sociale, à l'ouverture du pays aux marchés mondiaux les plus prometteurs, à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, au désenclavement des régions et à l’intégration sociale, le ministre a rappelé le soutien qu’accorde le secteur du transport et de la logistique à l'exportation, au tourisme et aux échanges commerciaux.